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Lieu, liens


#4
Le foyer est une lampe à huile. 





Je réutilise la corde, élément avec lequel j’ai également développé mes autres pistes.
Je conçois des mèches de lampe à huile sur mesure.
L’huile végétale remonte par capillarité de long de la corde pour venir alimenter la flamme qui se trouve à l’extérieur de la bouteille. Je travaille donc intégralement en fibres naturelles.
Je joue des possibilités offertes par la technique en changeant la grosseur et la composition de l’âme, en venant la faire ressortir de la tresse ou en la gonflant pour qu’elle se déploie dans le liquide.
J’ouvre ma recherche à d’autres techniques textiles comme la maille, le tissage, la vannerie, …

La mêche étant généralement cachée dans une lampe à huile, je choisis naturellement le verre pour la révéler.
Je me rends dans une usine de verrerie de laboratoire à Paris. Sur place, je suis  fascinée par les assemblages que ces tubes de borosilicate offrent.
Je dessine deux récipents et deux cols amovilbes. Ces derniers permettent de surélever le contenant, de protéger la flamme des courants d’air ou d’augmenter son rayonnement.
Enfin, un bouchon bruloir me permet de maintenir la mèche dans la bouteille tout en isolant la flamme du liquide.
Les formes tubulaires s’encastrent les une dans les autres pour faire varier les formes de la lampe, de la mèche et de la flamme.
Je réalise ces 6 éléments en collaboration avec un verrier (Ludovic Petit), et assiste à l’intégralité du processus de fabrication.

Le rayon de lumière créé par la flamme, que l’on choisi grande ou petite, délimite un espace : celui de la chaleur et du réconfort, ce lieu commun qui profite à l’imaginaire.
Les limites mouvantes de ce lieu dialoguent avec celles créées par le reste des pistes explorées, sous le toit, sur le tapis, à l’intérieur et dans la lumière.














Dessin et réalisation de deux lampes à huiles modulables et fonctionnelles. Travail sur la mêche textile en cordes en fibres végétales naturelles, et conception de pièces en verre réalisées par un verrier professionnel.
Photos : Lucas Falzon, Garance Maurer
ENSCI-Les Ateliers 2017




Ainsi, tout au long de ce projet, je me suis attachée à envisager le textile dans sa forme constructrice. Il dessine les contours de l’habitat dans son aspect symbolique.

Elément central de chaque objet, le textile en est la structure, et ne se cantonne pas à une composante de surface. Articulation entre une narration symbolique et des procédés techniques, il dessine la ligne des objets.

C’est par des nœuds et des croisements de fils qu’il raconte et rend compte de cette recherche. Entre archaïsme et technologie son articulation est intelligente et vient matérialiser des questionnements sur nos façons d’habiter.





Explorer les autres pistes :
︎le toit qui devient voile
︎le sol qui se mue le tapis
︎non pas une clôture, mais des brosses