Designer et artiste transdisciplinaire, je suis spécialisée en textile. À la croisée de plusieurs domaines, j’allie travail de terrain et créations de matières, d’univers, de formes et d’histoires. Je transpose les principes de construction textile à l’échelle de l’objet, de l’espace et de la narration pour proposer d’autres perspectives de production et de consommation. Ancrée dans une culture technique, historique et sociale textile, les solutions se veulent résilientes, les matières locales et innovantes et les assemblages intelligents.

Une pratique de design en mouvement et une vie nomade m’inspire notamment un travail de recherche sur les formes d’habiter. Si dans les premiers temps d’un projet, l’observation est vierge d’attendus, l’espace laissé vide me permet de soulever des enjeux locaux et contemporains. S’ancrer dans un territoire, observer et sentir l’espace environnant, comprendre un eco-système de ressources ; questionner nos rapports avec le construit et le naturel, dialoguer avec les humains et non-humains... sont des methodologies que j’aime mettre en place pour créer des projets où le processus, le faire et la rencontre importent autant sinon plus que la forme finale, finie.

Designer indépendante depuis 2017, je suis diplômée de l’ENSCI-Les Ateliers en design textile avec une mention pour l’innovation en 2018 et de l’ENSAAMA en design de mode option textile en 2014. 
Depuis 2020, je développe des projets collaboratifs autour de la performance et des arts vivants au sein du Collectif Trouble. Depuis 2021, je suis membre active de l’association Floating University Berlin.

       

« La règle du jeu du bricoleur, écrit Lévi-Strauss, est qu’il s’arrange toujours « avec les moyens du bord », c’est-à-dire avec un ensemble fini et hétéroclites d’outils et de matériaux qu’il trouve devant ou autour de lui. L’activité du bricoleur se déploie par rapport aux opportunités, aux chances qu’il peut saisir : à la manière d’un chiffonnier, il ramasse les bouts de ficelles, il récupère les résidus, les objets abandonnés qui traînent çà et là dans les coins, et il en détourne le sens, l’usage d’origine, pour le faire servir à autre chose, c’est-à-dire à d’autres sens. Mais il faut surtout retenir ceci, que le bricoleur est celui qui se laisse solliciter par les significations et usages possibles qu’il trouve dans les objets et matériaux. Pour le bricoleur, l’espace qui l’entoure et ce qu’il contient ne sont pas neutres et dans une indifférence homogène. Couvert de traces et de signes l’environnement a un visage, des reliefs, des plis, une physionomie porteuse de sens et de valeurs. »

Jean-Marc Besse, Habiter