Présentation de la pièce Drapeau#12 lors de l’exposition collective Passage au Jardin, organisée par Marc Cowan en 2022 à Bozouls, en Averyon.
“ Tout juste sortie d’une résidence artistique sur le territoire Corse, Garance Maurer propose une pièce dans la continuité de cette recherche pour le festival Passage au Jardin, à Bozouls. L’artiste avait dessiné au printemps 2022 une collection d’objets et d’outils créés à partir du territoire (fibres végétales travaillées en teinture, pigments, encres, fusains, émaux, tissages, tressages, céramiques…) déployés pour composer une oeuvre globale sur le thème du repas et du partage. C’est une partie de ces techniques qu’elle réinvesti aujourd’hui pour cette installation.
Créée entre la Corse, Berlin et les Cévennes, cette pièce s’insère dans sa recherche sur l’habitat. À l’heure de questionner nos façons d’habiter et ce qui compose nos environnements intérieurs comme extérieurs, la place du textile apparaît comme centrale. De nombreux aspects de nos vies convergent vers lui : le textile nous réconforte et nous protège, nous habille et nous représente. Il peut être considéré comme la première solution que l’humanité a mis en place pour survivre, (toits tressés, habits ou paniers) avant même de faire du feu, de cuire des aliments ou de compter. Drapeaux, tentes, voiles, nappes et serviettes déposées au sol, mais aussi déchets ou habits perdus; la présence d’un tissu dans un espace extérieur marque forcément une présence humaine. L’installation invite ainsi à questionner la trace que nous voulons laisser et la présence que nous imposons réellement à ces espaces et aux espèces qui y résident. Le paradoxe entre un drapeau, signe manifestement officiel et la fragilité des couleurs naturelles, réagissant aux éléments viendra peut-être faire vaciller nos certitudes. ”
Drapeau en coton et lin teint (teinture d’oignons jaunes, indigo, genêt, châtaignier, sulfate de fer) + Cordes et sangles + Mât en chataigner + Éléments naturels (vent, pluie, soleil - liste non exhaustive)
2022
© photo credits : Garance Maurer, Marc Cowan