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À l’échelle



Dans le cadre du concours Vitrine pour un.e designer, en collaboration avec l’entreprise La Redoute Intérieurs, je propose un meuble modulable pouvant prendre les fonctions et formes de claustras ou d’étagères, se déclinant au grès des besoins grâce à un système de construction inspiré des habitats légers dans une logique locale et éco-responsable.

Mon travail de recherche autour de l’habitat, matérialisé par Lieu, liens est la base des recherches engagées avec La Redoute Intérieurs. En effet, ces recherches sur nos façons d’habiter m’avaient mené à envisager le textile comme une matière de construction. Élément central des quatre objets dessinés (toit léger, tapis, lampes à huile et brosses), le textile en était la structure et ne se cantonnait pas à une composante de surface.
 
Ici encore, c’est par des principes de tissage, des nœuds et des assemblages bois/textile simples et astucieux que les objets se déploient à l’échelle du mobilier industriel. Tout au long du projet, l’éco-conception guide les recherches. Travailler sur un principe d’assemblage plutôt qu’à une forme pré-établie, c’est favoriser une production responsable. De même, les matériaux et leur sourcing sont au coeur de la conception. Ils se veulent respectueux de l’environnement en privilégiant une production et une transformation locale. Quant à l’usage et au cycle de vie du meuble, remplacer une pièce usée ou changer un détail pour se ré-approprier l’objet respecte autant les principes de résilience que la possibilité de démonter et séparer chaque élément pour les recycler de façon optimale. Les pièces proposées en kit s’assemblent et se désassemblent pour s’adapter aux dimensions et aux besoins d’un foyer contemporain, c’est-à-dire évolutif et de plus en plus mobile.

L’implantation du projet en France se fait à plusieurs niveaux : dans la relation avec La Redoute Intérieurs, entreprise textile historique du Nord premièrement, mais aussi grâce au lin, une fibre végétale locale et écologique. Les acteurs du projets dessinent une cartographie qui met en valeur des savoir-faire uniques.
Je suis allée à la rencontre d’exploitants et teilleurs de lin en Ile-de-France (De Vogèle), et j’ai choisi avec soin les acteurs qui le travaillent (Safilin et Libeco). J’ai aussi collaboré avec une usine de confection de cordes française (Société Choletaise de Fabrication). Enfin, le travail de la couleur vient souligner l’aspect local et écologique. Le tissu de lin qui habille la version paravent est mis en valeur avec une couleur végétale.  Le bois est lui, européen. Cette pièce est une narration, un manifeste pour une production locale et raisonnée.

Si l’espace domestique cristallise notre rapport au monde, il est d’autant plus important en ces périodes de changements de se sentir en accord avec son intérieur. En regardant en arrière on voit que l’entrelacement de fibres est à l’origine de nos maisons : avant de construire des murs de pierre les humains ont tissés, tressés et noués des enclos, des parois et des toits souples. C’est ce principe d’entrelacements, de structure légère et auto-portante qui est repris.

L’action de construire son chez-soi par des gestes simples, ici en nouant des cordes pour monter un meuble, pourrait alors nous rapprocher d’une certaine essence de l’« habiter ».

Ainsi, un module aux lignes épurées se multiplie comme un motif, alternant souplesse et rigidité. Il vient rythmer nos intérieurs pour nous offrir tantôt un paravent tantôt une étagère aux dimensions variables.






Mobilier en chêne et lin (corde et tissu teint à l’indigo)
1 version étagère, 1 version paravent - 4 modules.
Avec La Redoute Intérieurs

Partenaires : Société Choletaise de Fabrication (SCF)
Remerciements : Olivier Verrièle (SCF), Manon et Simon Deletain du teillage de lin De Vogèle, l’équipe de Vitrine pour un.e designer, François Azambourg



Étapes de la recherche :